22.3.13

Un nouveau président, pour une nouvelle page de l'histoire de Labeaume en Musiques à écrire


Claude Esperandieu, nouveau président du festival, a pris ses fonctions à l'issue du conseil d'administration qui s'est tenu dans la foulée de l'assemblée générale.


Hubert Lepoitevin reste membre fidèle de Labeaume en Musiques.

Une nouvelle page va s'écrire et une nouvelle aventure commence certainement car Claude Esperandieu a de nombreux projets en tête pour propulser le festival dans cette période charnière pour le festival.

(sur la photo, au côté d'Hubert, Patricia la nouvelle secrétaire adjointe).



C'est l'occasion de rappeler qu'Alain Küpferminck fut le premier président.

Le dernier rapport moral du président de Labeaume en Musiques

Chers amis de Labeaume en musique lʼannée 2012 restera dans la vie de notre association comme une année particulière pour au moins 3 raisons :
 - La 1ere production maison, Aurochs, création et voyage musical et visuel nourri des dessins de la grotte Chauvet Pont dʼArc.
 - Le dernier chapiteau de Mars avec, là aussi une création originale dʼandré fornier et Philippe Forget dʼaprès le Macbeth de William Shakespeare.
 - Le concert hommage à Charles Isaac Tourre avec parmi les 40 voix, sous les chênes de Chapias, celle de Philippe piroud, ce qui fut en soi un évènement pour notre fidèle public.

À côté de ces évènements majeurs, sur lesquels je reviendrais, lʼannée 2012 a débuté le 8 janvier à lʼéglise de Labeaume par un autre évènement particulièrement chaleureux, la rencontre autour de Zhu Xiao Mei et de «la rivière et son secret», son autobiographie. Le concert qui suivait cette rencontre avait attiré une foule qui dut se presser dans lʼéglise.


Cʼétait le début des quartiers dʼhiver 2012 qui devaient se terminer le 9 décembre par les Vêpres de Rachmaninov à la basilique notre dame de bon secours ou nous eûmes le regret de ne pouvoir accueillir tout le monde faute de sièges en nombre suffisant.

Les chants sacrés de Provence, le 29 avril à St Paul le jeune ont aussi connu un succès de la même ampleur, une partie du public assistant au concert debout au fond de lʼéglise.

Une première également, la collaboration de Labeaume en musique avec le théatre de Privas et le soutien de la Caisse dʼépargne. Une production du festival dʼAmbronay qui nous a permis de retrouver Leonardo Garcia Alarcon, ange et démon, entre Monteverdi et Piazzola. Cette fois encore ce fut un grand succès qui, de plus, a permis à la notoriété de Labeaume en musiques de franchir le col de lʼEscrinet.

Point dʼorgue de ces quartiers dʼhiver, le chapiteau de mars sʼinstallait à Villeneuve de Berg du 24 au 31 mars. La commune, qui espérait cet évènement depuis longtemps, avait mis à notre disposition terrain, locaux et logements, pour tout dire, elle nous avait réservé un accueil de grande qualité. Comme dʼhabitude, le chapiteau de mars, était lʼoccasion dʼune semaine de rencontres artistiques, associatives, scolaires qui était clôturée par une programmation de nos amis de lʼassociation lʼArt scène. Mais le fait est que de chapiteau de mars il nʼy aura plus ! La troupe de lʼOpéra Théâtre prends une nouvelle direction, le chapiteau est en vente, ou déjà vendu. Les coûts dʼexploitation de cette salle de concert itinérante devenaient trop lourds pour la troupe comme pour Labeaume en musique. Le pari dʼamener lʼopéra à la campagne butte sur la réalité économique et peut-être aussi sur des choix artistiques audacieux, voire iconoclastes, qui ont du mal à trouver un public dans une région peu peuplée.

 Cʼest aussi là que lʼon sʼaperçoit que satisfaire aux critères dʼattribution de subventions peut signifier fuite en avant: plus dʼactions, plus dʼargent mais toujours, ou même encore plus, sur la corde raide. 

Trouverons nous lʼénergie, les moyens, les appuis nécessaires pour continuer à faire exister cette semaine conviviale et fédératrice même sans chapiteau? Je nʼai pas la réponse, mais jʼai la certitude que tous ceux qui ont vécu ces formidables moments de rencontre le souhaitent. Il faut remercier André Fornier et toute son équipe dʼavoir accepté et animé cette collaboration avec des acteurs locaux et notamment des scolaires.

Un autre grand évènement de cette année 2012 fut la création dʼAurochs. Je ne saurais vous dire quand lʼidée de cette «immersion musicale et visuelle dans la Grotte Chauvet» a germé dans le cerveau bouillonnant de notre directeur artistique, mais je peux vous dire que, pendant de longs mois, son investissement dans ce projet ne lui a pas laissé un jour de répit. Produire un spectacle est une aventure, produire une création, quelque chose qui nʼexiste pas encore est certainement encore une plus grande aventure et la motivation, le désir dʼaboutir nʼen sont que plus féroces. Ainsi ayant réuni artistes musiciens, artistes techniciens, tous créateurs de ce spectacle, ayant secoué gentiment le monde dʼélus et de chargés de mission engagés dans le projet «Grotte Chauvet Pont dʼArc» Philippe a pu savourer la création de cette oeuvre devant le public du théâtre de verdure le 18 juillet 2012. La création contemporaine suscite souvent le débat, cʼest un de ses mérites, peut être même un de ses objectifs : Aurochs nʼa pas échappé à ce débat et cʼest très bien.

La suite du festival fut marquée par la présence du très médiatique Jean-François Zygel et par une autre première, une soirée dédiée au jeune public: 250 jeunes étaient là le 16 août à la Turlure pour écouter Pierre et le Loup et le Carnaval des animaux. Un grand succès pour cette soirée en famille au bord de lʼeau.

Enfin, comme chaque année, le festival sʼest lancé un défi technique à relever. Après Orgnac lʼannée précédente, cette édition a vu sʼélever dans la Blache de Chapias les 40 voix solistes du Concert de lʼHostel Dieu, accompagnées dʼun ensemble de 10 musiciens, tous répartis sur des gradins entourant le public. Une sonorisation a été conçue pour lʼoccasion, recréant au milieu des bois une véritable cathédrale sonore. Un bijou qui a nécessité le travail de toute lʼéquipe technique durant 3 jours et la mobilisation des bénévoles pour accueillir tous les artistes au milieu des bois, les transporter et les nourrir. Une opération dʼenvergure pour un résultat que le public nʼa pas manqué dʼovationner.

Autres moments forts dans le festival, personne nʼoubliera les rencontres musicales et humaines avec le pianiste madrilène Luis Fernando Perez, admirable interprète des Goyescas de Granados, le sextuor de violes (ensemble rare !) de Jérôme Hantaï, et le concert promenade chaleureux mené par le duo italien Valla et Scuartti. Parlons maintenant de lʼorganisation en mentionnant, au passage,que le mode de vente des billets sʼest considérablement modifié cette année avec la mise en place dʼune billetterie en ligne sur notre site internet. Simple dʼaccès pour le public, ce système a rencontré un vrai succès, venant clairement détrôner le système de commande de places par courrier.

Mais lʼorganisation cʼest surtout lʼaccueil : lʼaccueil des artistes est, dans la mesure du possible, organisé en interne. Lʼhébergement se fait en majorité chez lʼhabitant ou dans les gîtes du centre de vacances AREPOS. Les repas des artistes sont pris avec toute lʼéquipe, à lʼissue des concerts. Cʼest une façon de garder un contact avec les musiciens, de communiquer. Cʼest un mode de fonctionnement très apprécié des artistes et des équipes et qui permet des économies importantes pour le festival.

Près de 1000 repas sont préparés tout au long du festival pour les équipes et les musiciens. La majorité des produits de base sont achetés en local chez les producteurs (fruits et légumes, boissons, charcuteries). Cette organisation repose depuis toujours sur lʼengagement dʼune poignée de bénévoles qui, apportent leur aide en toute autonomie et notamment sur les postes suivants : - cuisine -"Organisation matérielle de la buvette et du stand gourmand » , « Gestion et approvisionnement des stocks », « Nettoyage des gîtes des artistes » , « Accueil du public (placement, accueil) » , « Transport des artistes depuis les gares TGV et les aéroports voisins , Billetterie », etc...

Mais la question de lʼessoufflement de ces bénévoles se pose réellement, et la nécessité de renforcement et de renouveau des équipes va devenir impérative afin dʼassurer la pérennité de ce fonctionnement. En particulier il serait bon que ce renforcement vienne dʼhabitants du territoire car la réalité du manque de logements ne permet pas de répondre aux pourtant nombreuses propositions en terme de bénévolat, la plupart de ces candidats ne résidant pas sur le territoire : où les loger à des coûts raisonnables ?

Voilà le serpent de mer de Labeaume en musiques qui resurgit : logement, locaux techniques, problèmes dʼaccueil, problèmes toujours résolus jusquʼà aujourdʼhui mais toujours dans lʼurgence et donc, cause dʼune débauche dʼénergie qui serait mieux employée pour dʼautres tâches. Mais restons optimistes, a lʼheure où de nombreux festivals pâtissent des effets du contexte économique actuel, cette 16 ème édition de Labeaume en Musiques tient le cap en termes de fréquentation, qui affiche un bilan positif.

Claire Nallet, experte en comptabilité…
La programmation, variée et adaptée à différents publics a permis une affluence assez constante et quelques pics de fréquentation grâce aux concerts « musiques du monde » et à la soirée jeune public avec « Pierre et le loup ». Cette orientation « musiques du monde » permet dʼéquilibrer économiquement des concerts plus classiques, qui correspondent aux attentes de la part la plus fidèle de notre public. Sachant que les aides des collectivités comme celles du mécénat sʼamenuisent et sʼémiettent, il nous faut compter sur une programmation qui ménage les finances, sur la solidarité et la solidité des bénévoles comme des adhérents, et sur le système D, qui est une seconde nature à Labeaume en musique.
Je nous souhaite une très bonne saison 2013 et je vous remercie tous.
Hubert Lepoitevin.