21.7.10

Souvenez-vous, les 10 ans du festival…

J’ai conservé un souvenir ému de mon concert à Labeaume, de cet endroit magique en bas de la falaise, de ce public assis par terre pour écouter un ré­cital, de tous ces gens qui travaillent pour ce festival. C'était une ambiance extraordinaire. Je me souviens de cette scène, de ce piano, sur l'eau. Sans loge. Faute de place, j'avais dû me changer derrière un petit paravent et me chauffer la voix dans des conditions particulières. Mais ça n'a pas d'impor­tance. La magie du lieu est tellement forte que je n'oublierai jamais cette soirée et cette écoute formidable, comme celle inoubliable au théâtre antique d'Orange, une nuit sans mis­tral.

Quand le silence descend dans l'arène, quand tout joue ensemble, les étoiles, la nature, la communion avec le pu­blic est totale. C'est pour cette raison que je suis sur scène. À Labeaume, l'eau ajoute à la magie. Elle participe de cette expérience unique entre la scène et le public qui vit pour la musique.
Souvent, je conçois mon programme comme un voyage, avec pour étape ultime, l'Ave Maria qui touche d'autant plus le coeur des gens quand tout ce voyage a été vécu avec beaucoup d'émotion. Lorsque je chante cette prière, je pense toujours aux réfugiés, aux enfants victimes de conflits ou de guerres. À Labeaume, l'écoute de l'Ave Maria a été encore plus belle au terme de ce voyage musical qui nous a longtemps marqués, mon mari, mon pianiste et moi.

L'Ardèche fait partie de ces petits secrets de la France, de ces endroits qui sont moins dans le vent. C'est une chance. C'est très beau. J'ai découvert cette région, ses vins et ses fromages, après le concert à Labeaume. J'étais hébergée dans une chambre d'hôtes. C'était très sympa, et bien plus original qu'un hôtel. Ils se ressemblent tous à Paris, à Moscou ou à Londres. J'étais vraiment à la campagne, dans un environnement que j'adore. Avec Internet aujourd'hui, on n'a pas besoin de vivre en ville. Au milieu de la nature, avec des animaux, on est loin de l'hypocrisie de la ville.

Moi, j'adore la ville mais j'habite à la campagne, avec des moutons. C'est cette qualité de vie, ces valeurs que j'ai re­trouvées en Ardèche. J'espère que je pourrai revenir à Labeaume avant ma retraite. Si on me le demande, ce sera avec un immense plaisir.


Barbara Hendricks


Labeaume en Musiques ITW

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