Olé.
Flamenco Barocco
Vidéo envoyée par gourgounel
Prenez une spécialiste de la musique ancienne, un musicien traditionnel et une danseuse flamenca...
Ajoutez-y quelques oeuvres de Domenico Scarlatti, napolitain "pure souche" qui arpenta le Portugal et l'Espagne et y composa 555 sonates dont certaines directement inspirées du fandango, du cante flamenco, des cliquetis de castagnettes et des accords de guitare ; intercalez quelques flamencos "à l'ancienne", un flamenco barocco, contemporain de l'époque du clavecin et laissez agir...
Musiques populaires et savantes se fondent , se répondent...
Répétition dans le Cellier de la Commanderie de Jalès
Les interprètes retrouvent la puissance d’évocation d’un flamenco originel et restituent pleinement l’éblouissement que le folklore ibérique a produit sur Scarlatti… et qu'il devrait –n'en doutons pas produire sur le public des ces deux concerts-ballets.
Scarlatti, Flamenco Barocco A l'écoute des sonates de Domenico Scarlatti, tout connaisseur des traditions populaires espagnoles a la même certitude : l’auteur, grand voyageur qui a vécu entre autre à Lisbonne et à Madrid, a évidemment repris et généralement développé de nombreux motifs et rythmes populaires hispaniques.
Ce programme est le fruit d’une rencontre entre la musique flamenco et certaines oeuvres de Scarlatti ; il ne s’agit pas de les mettre en parallèle mais de fondre ensemble la guitare, le clavecin et la danse, de trouver ce qui fait leur unité. Le flamenco qui est joué est un flamenco "à l’ancienne", un flamenco barocco ; il correspond à l’époque du clavecin, il lui est contemporain et en quelque sorte homogène et la guitare elle-même est une guitare ancienne avec cordes en boyau, jouée à l’époque de Scarlatti. La danse flamenca est portée par le duende, qui désigne la couleur particulière du flamenco, sa texture rythmique et mélodique. Elle s’ajoute ici à la musique parce que le rythme propre des sonates de Scarlatti s’y prête. Chaque fois que la pièce est un palo dansé, la danse vient caractériser la couleur flamenco, la souligner, la révéler aussi.
Catherine Latzarus Originaire de Strasbourg, elle obtient le prix du CNSM de Paris puis se perfectionne auprès d’Huguette Dreyfus et au Sweelinck Conservatorium d’Amsterdam, dans la classe de Gustav Leonhardt. Elle joue en soliste sous la direction de Reinhardt Goebel, d’Emmanuel Krivine et de Jean-Claude Malgoire et assiste Ton Koopman au Festival d’Ambronay.
Catherine Latzarus jouant sur le clavencin de Dominique Laperle
Catherine Latzarus se produit également au sein de divers ensembles de musique de chambre. Par ailleurs, sa passion pour la musique française l’a conduite à enregistrer l’intégrale des oeuvres pour clavecin de Rameau et de Clérambault ainsi qu’un disque consacré à Duphly, unanimement salués par la critique.
Laura Clemente étudie la danse flamenca avec les plus grands noms du flamenco actuel : Beatriz Martin, Juana Amaya, Sara Baras, José Galvano. Sa notoriété grandissante l’amène, par ailleurs, à participer à de nombreux festivals de flamenco dans le sud de la France (Festival de Mont-de-Marsan, Hivernales de la danse flamenca de Béziers, biennale de musique ibérique de Colomiers). A l’instigation de Marc Loopuyt, elle contribue à mettre en évidence les liens qui unissent la danse orientale et la danse flamenca. Le spectacle « Les deux Andalousies » s’est produit dans plusieurs lieux prestigieux (Auditorium de Lyon, Théâtre de Caen, Festival des 38èmes Rugissants de Grenoble, Printemps des Comédiens à Montpellier…).Dans ce même esprit de mélanges des genres, elle interprète le rôle de Carmen dans une fresque musico-poétique sur l’Andalousie « Sol y sombra» ; elle a, de même, réalisé un projet avec Marc Loopuyt autour du flamenco et du Caucase : « Montagne de Feu » et participé à la création d’un spectacle avec danses, chants et poésies sur Federico Garcia Lorca.
Marc Loopuyt a commencé son voyage dans la tradition musicale par une longue station andalouse derrière la guitare flamenca. Il traverse ensuite le Détroit de Gibraltar et étudie le Oud dans la tradition maghrébine au cours de séjours dans l’Atlas, puis ensuite durant plusieurs années passées à Fès auprès du Maître Abdelkrim Rais et Ustad Massano. Il étudie ensuite en Orient proprement dit (Arabie, Golfe, Jordanie, Syrie, Irak) et en Turquie où il se lie d’amitié avec le grand maître du Oud : Cinucen Tanrikorur. Marc Loopuyt a fondé le groupe Suspiro del Moro et le Cuadro Tres pour défendre les aspects anciens de la tradition du flamenco en jouant sur une guitare du 18ème siècle. Il explore les relations artistiques entre les deux rives du détroit de Gibraltar et crée le concept musical des « deux Andalousies ». Parallèlement à ses nombreux enregistrements, tous salués par la critique, il signe régulièrement des articles sur les traditions musicales et des livrets détaillés de disques de musiques orientales et maghrébines.
Que sait-on de Domenico Scarlatti ? Assez peu de choses…La première partie de sa carrière se déroula en Italie où il se fit connaître comme auteur d’opéras, de cantates et d’oeuvres religieuses ; la seconde se passa au Portugal, puis en Espagne aux côtés de son élève, la princesse Maria Barbara du Portugal, devenue reine d’Espagne. Quelle fut la vie quotidienne de Scarlatti à Madrid où il s’installa définitivement en 1729 ? Le spectacle si diversifié de l’Espagne devenu son pays dut alimenter ses idées musicales, et il semble qu’en Espagne, il se consacra presque entièrement à son oeuvre de clavier. La carrière italienne de Scarlatti fut centrée sur la voix, sa carrière espagnole sur le clavier, et l’on notera à ce propos qu’il écrit d’une façon radicalement différente pour le clavier et pour la voix. À l’époque où Bach compose ses préludes et fugues, ou ses Partitas pour clavecin en suivant le schéma de la suite de danses, lorsque Couperin écrit Les Folies françaises et Rameau L’Entretien des muses, Scarlatti refuse la tradition, invente un langage à lui propre, ne respecte ni le cadre de la suite de danses ni les portraits musicaux et scènes de genre à la française, et s’écarte finalement de l’unité de la musique occidentale. Par là, encore une fois, il se distingue de ses contemporains et s’affirme en totale opposition avec les compositeurs de son temps. Le caractère «expérimental» et même «aventureux» des sonates de Scarlatti ne vient-il pas aussi du monde clos de la cour espagnole où il vécut durant presque trente ans en symbiose avec sa royale élève et interprète ? «Ne t’attends pas, que tu sois dilettante ou professeur, à trouver dans ces compositions une intention profonde, mais plutôt un ingénieux badinage de l’art pour t’exercer au jeu hardi sur le clavecin », tel est l’avertissement laissé en 1738 par Scarlatti au lecteur de ses sonates.
Barocco Flamenco extrait
Vidéo envoyée par gourgounel