28.5.10

Comme promis, avec retard… le rapport moral 2009

Mesdames, messieurs, chers amis de Labeaume en musiques.

C’est le temps , aujourd’hui, d’évoquer la saison 2009 et donc la  13° édition du festival. Le  16 juillet 2009 fut une journée particulière: ouverture du festival, inauguration de la place de l’église, en musique bien sûr, et signature de la convention qui nous lie à la communauté de communes des gorges de l’Ardèche, bien nommée terre des hommes, de la pierre et de l’eau, qui nous lie au département de l’Ardèche, terre d’audace ainsi qu’à la région Rhône-Alpes.

Le coup d’envoi musical était donné par la bande de bougres de Bigre, autrement dit le Grolektif de Lyon, prouvant, s’il en était besoin, l'éclectisme de la programmation concoctée par notre directeur artistique. Quelques jours plus tard nous retournions à nos amours plus classiques avec les jeunes musiciens de l’académie baroque européenne d’Ambronay pour une soirée dédiée à Mozart, concert suivi le lendemain par le superbe programme «Chants d’est» de Sonia Wieder-Atherton, exceptionnelle violoncelliste accompagnée par l’ensemble Niguna.

Permettez moi, ici, de faire état de mon émotion lors de cette soirée, teintée malgré tout d’un peu de déception du fait qu’y assistait un public trop peu nombreux. Etait-ce l’arrivée du tour de France à Aubenas? Curieuse concurrence, n’est-ce pas?

Le 31 Juillet, date également difficile pour cause de transhumance, j’éprouvais les mêmes sentiments devant le récital plein de charme et de sensibilité de Vanessa Wagner, pianiste «habitée».
Le 6 Août m’incombait la redoutable tâche de suppléer Philippe Piroud, qui avait pris un jour de congé pour faire de la spéléo avec ses copains, et d’annoncer la petite messe solennelle de Rossini et les solistes des choeurs de Lyon-Bernard Tétu.

Bon pour dire la vérité, la spéléo ce n’était pas des congés mais la mise en place de «Labeaume sous terre» dans l’aven d’Orgnac. Dans son blog, Gourgounel écrit: «Orgnac restera un moment fort de cette 13° édition». Je dis: c’est un euphémisme, à écouter les échos qui persistent au fil des mois et qui font l’éloge et de l’organisation, et de la qualité du programme et des acteurs musiciens et chanteurs ce fut une extraordinaire et magnifique réussite.

Un autre concert à succès fut, retour a l’éclectisme, celui de la Turlure avec la fanfare des Balkans, la Ciocarlia.
Un petit arrêt sur ce concert: certains se sont plaints des débordements de quelques jeunes gens dansant dans l’eau une bouteille à la main. A ceux-là je dis, qu’il est bon de temps en temps que nous sortions de notre cocon. Il est un fait c’est qu’il n’y eut pas d’incident une fois qu’ils eurent compris qu’ils pouvaient se mettre un peu de côté. Moi, j’ai vu parmi ces jeunes gens, certains tout étonnés de pouvoir s’offrir une coupe de champagne et rapporter leurs verres bien gentiment. D’autres, semblant tout à fait apprécier le savoir-vivre qu’ils ne connaissent pas ailleurs, et qui règne habituellement sur nos concerts et dont le mérite revient à tous les bénévoles de l’accueil et de la buvette.

Mais revenons à nos concert avec les iconoclastes inclassiquables se taillant un beau succès à la Turlure, puis pour la semaine de clôture la présence de la nouvelle coqueluche du monde baroque Léonardo Garcia Alarcon à la tête de l’ensemble Cappella Méditerranéa rendant hommage à Barbara Strozzi, compositrice méconnue du 17° siècle.
Le rituel concert de clôture sur la place du Sablas avait l’accent brésilien et le public nombreux et bien assis résista puissamment à l’envie de danser.

Que dire de plus de cette édition? Beau temps, beau programme, bonne fréquentation, nous verrons dans un moment si le bilan comptable est à l’unisson!

Parlons maintenant des quartiers d’hiver: je vous dirais que  le succès est toujours au rendez-vous, les demandes des municipalités toujours aussi nombreuses et encore certaines ne savent pas comment nous faire leur demande. Merci aux communes ou associations qui nous accueillent et mettent un point d’honneur à offrir au public un moment convivial après le concert. Ce qui permet souvent un échange avec les artistes quand ils n’ont pas un train à prendre.

Le chapiteau de Mars 2009 à Vallon Pont d’Arc, avec le soutien de la commune, a suscité un bel enthousiasme autour d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski. Un beau challenge relevé par André Fornier que d’adapter cette oeuvre monumentale pour son chapiteau. Remercions toute la troupe pour le travail effectué en amont auprès des scolaires et pour la présentation des petites formes dans des classes, des maisons de retraite et même des bistrots. Remercions également les maires de plusieurs communes qui ont mis un employé communal à disposition pour le montage et le démontage du chapiteau. Je ne les citerais pas de peur d’en oublier mais ils se reconnaîtront.

Puisque j’ai commencé le chapitre des remerciements je sais que, à l’initiative de Philippe Piroud, vous avez en main une liste de nos partenaires, des gens et des sociétés qui nous aident. Il est important que nous les connaissions et les reconnaissions, car il se peut que chaque membre de l’association ait un jour l’occasion de les remercier. Sans eux notre situation serait difficile à tenir malgré l’important soutien des collectivités territoriales.

En 2008 et en 2009 ce sont plus de 36000 euros de mécénat que nous reçûmes. Je veux  citer pour sa fidélité et sa générosité le chef de file de nos soutiens, dont le dirigeant milite pour le mécénat d’entreprise, j’ai nommé Mr Chevillat et l’entreprise Melvita.
En plus des collectivités déjà citées, nous étions aidés en 2009 par l’état grâce à la convention département/DRAC pour financer les résidences d’artistes en Ardèche, sur le chapiteau de mars; par le pays d’ardèche méridionale sur des financements régionaux  et par la mairie de Vallon Pont d’Arc pour le chapiteau de mars, enfin par la commune d’Orgnac l’Aven pour les concerts Labeaume sous terre et les communes participant aux quartiers d’hiver. 

J’ai conscience que ce rapport moral est très incomplet, et notamment, ceux qui ont suivi les épisodes des années précédentes, auront remarqué l’absence de poil à gratter, mais comme vous êtes tous des fidèles je suis sûr que vous saurez le compléter.
Mais comme on ne se refait pas, je poursuivrais, malgré tout par quelques questions et par un appel à votre sagacité.

13 ans de festival est-ce encore l’adolescence ou bien ressentons nous déjà une certaine maturité, à défaut d’une maturité certaine?
Quelle place avons-nous dans le paysage culturel de l’Ardèche?
Sait-on encore surprendre ou devient-on une institution?

Il y a certainement bien d’autres questions qui se posent à notre association et des réponses à donner pour qu’elle puisse durer et jouer son rôle sur ce territoire.
Je souhaite que vous nous écriviez vos sentiments, non pas sur tel ou tel concert même si ça n’est pas interdit, mais bien sur notre devenir et notre image. A cette fin n’hésitez pas à déposer informations et suggestions dans la boîte de Labeaume en Musique. 

Vous pouvez aussi lâcher vos commentaires sur l’excellent blog, dédié à Labeaume en Musiques, de Jean-Michel Picard alias Gourgounel.
Je vous recommande d’y aller voir la photo des bénévoles 2009 car je ne saurait terminer ce rapport sans leur rendre hommage. Du coup, même si ça leur fait une belle jambe, je les embrasse bien fort.
En vous remerciant de votre patiente écoute, j’ai bien l’honneur de vous saluer.

Hubert Lepoitevin
Président de Labeaume en Musiques


Aucun commentaire: