21h30, Clos de Burnou
Ensemble Ricercare
Voix, Christel Boiron, Marie-claude Vallin, Marc Busnel, Lucien Kandel, Thierry Peteau, Guillaume Olry
Vièle à archet, Pau Marcos
Organetto, Freddy Eichelberger
Musica Nova
Musica Nova vous présente un parcours musical et poétique allant de la fin du Moyen-Age à l’aube de la Renaissance. Une large place est accordée à Guillaume de Machaut, considéré comme l’un des derniers troubadours et des rares compositeurs - poète de l’histoire de la musique : la forme musicale s’inscrit dans la forme poétique, particulièrement dans ses ballades où l’ « Amour courtois » demeure le principal sujet. Son œuvre conservée dans de sublimes manuscrits enluminés nous touche tant par sa qualité artistique que par son incroyable modernité.
Un détour en Italie permettra d’apprécier dans le discours musical, les influences de l’Humanisme naissant. Matteo da Perugia rendra hommage à Machaut dans sa ballade « Se je me pleing », et citera directement celle que nous chanterons « De Fortune me doit pleindre », combinant dans un style sublime et raffiné, toutes les richesses de l’ « Ars Nova » et les innovations extravagantes voire spéculatives de l’ « Ars Subtilior ». Le Manuscrit de Chypre et celui de Chantilly contiennent les plus belles pages
de cet art subtil ; le fameux « Fumeux fume par fumée », étrange composition de genre chromatique qui traduit à merveille l’univers des cercles de fumeurs.
Dufay, Ghizeghem et Agricola nous mènerons vers de nouveaux horizons, les chemins de la Renaissance. La musique profane se développe davantage grâce aux mécènes que sont les rois, ducs, princes...et résonne dans les cours et les salons des palais. Les monarques se disputent les meilleurs chanteurs : le Duché de Bourgogne accueillera nombre de ces musiciens. La chanson du XVè appelée aussi chanson bourguignonne est une composition écrite à 3 voix : « De tous bien plaine » est peut-être la plus célèbre puisqu’il en existe pas moins de trente versions d’auteurs différents. Véritable « tube » de l’époque, les variations de ce rondeau nous montrent à quel point on aimait reprendre un thème et l’enrichir avec de nouveaux contrechants. C’est ainsi qu’Agricola à son tour écrira sa version, et plagiera aussi Jean Ockeghem avec « Je n’ai deuil », copié dans l’Album de Marguerite d’Autriche.
Pour colorer ce programme, nous nous plongerons dans le manuscrit de « l’Escorial » où se côtoient à parts égales des pièces en français et en italien, d’une écriture plus verticale et d’un contenu plus populaire mais
néanmoins aussi bien élaborées.
Enfin, nous ne résisterons pas à la tentation de saluer ce grand compositeur, Josquin des Prés, avec sa déploration sur la mort d’Ockeghem.
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