Tango un soir, années 60 le lendemain, Labeaume en musiques nous offre ce jeudi et vendredi un programme qui devrait ravir chacun. L'occasion aussi de retrouver le Rocher des curés, lieu magique que le festival n'avait pu investir l'an passé pour cause d'incendie.
C'est donc là que le 10 août Tanguisimo déploiera ses multiples talents et nous donnera une leçon de tango. Quant aux années 60, elles seront défendues dans un spectacle jubilatoire par Indigo -un groupe vocal qui ne manque pas d'audace- dès le lendemain au Théâtre de verdure.
Tangos, joués, dansés, chantés….
Associant musiciens et danseurs, Tanguisimo illustre à la perfection l'esprit tango : les mots se fondent dans les notes, dans les pas de danse, se chargent d'une émotion palpable… Une voix dansante, un bandonéon "arrabalero", une guitare gardélienne, des cordes passionnelles et la pulsation languissante d'un piano nous rappelle que le tango est là, indémodable, fruit d'un mélange de cultures et de musiques.
Il est musique et danse. Une danse superbe, sensuelle, violente parfois... où la musique épouse les corps, impose son rythme ; où les corps expriment "cette pensée triste qui se danse". José Luis Barreto est le double de Carlos Gardel. Sa voix renvoie sans coup férir à celle du maître argentin et se mêle à la danse sur un rythme à… quatre temps.
Jose-Luis Barreto et Tanguisimo
Tanguísimo est né de la rencontre de musiciens virtuoses qui embarquent pour un voyage musical à la découverte de nouveaux horizons. Leurs trajectoires respectives les ont conduits à donner plusieurs centaines de concerts dans les salles les plus prestigieuses du monde entier. Dirigés par l'altiste et guitariste Ludovic Michel, ils décident d'unir leurs différentes sonorités et leur virtuosité pour former un ensemble d'un grand équilibre et d'une rare richesse de timbres.
José Luis Barreto surgit du coeur même du Rio de la Plata, chantant le Tango depuis l'âge de 9 ans en se produisant à la radio et à la télévision de Montevideo et Buenos Aires. Son amour pour le chant et son talent précoce l'ont tout naturellement mené vers le monde lyrique. Dès lors, il mène une double carrière, Tango et Lyrique : Astor Piazzolla en personne fait appel à lui pour son opéra "Maria de Buenos Aires" et il est invité par les plus grandes maisons d'Opéra.
Le destin réunit alors ces artistes en Europe pour que l'évidence de ce groupe unique soit. De ce long périple, bravant et défiant les courants, naît un tango naviguant entre espoir, violence, amour et passion…. La mélancolie d'un bandonéon et les envolées passionnées des cordes complices des pulsations languissantes d'un piano rebelle racontent les mêmes souffrances tragiques, les mêmes blessures de la vie. Accompagnant la voix tendre, sensuelle et pénétrante de José Luis Barreto,
Tanguísimo interprète toute la magie du tango sous sa forme la plus complète, exprimant la fatalité de l'impossible amour et les sentiments exacerbés de la poésie du Rio de la Plata. Autour de leur couple soliste Alejandra Hobert & Adrian Veredice, Tanguisimo a fait appel aux danseurs : Sergio Molini & Gisela Graef-Marino, Julia & Andres Ciafardini, Sebastian Arce & Mariana Montes, Eduardo Capussi & Mariana Flores...
En 2004, José Luis Barreto et l’ensemble Tanguísimo sont sollicités par Artemis production pour la création artistique et musicale du spectacle “Otango”, une création mondiale qui a eu lieu au Festival de l'Eau, et prochainement en tournée mondiale. Tanguísimo se produit dans les plus grandes salles et festivals, notamment : UNESCO (dans le cadre du 60ème anniversaire), Festival des Nuits de Champagne (invité par Michel Jonasz), Festival de Labeaume, Festival "le Fort Antoine dans la ville" de Monaco, Festival de la Vézère, Festival du Jeune Soliste d'Antibes, Festival Lyrique en Marmandais, Festival Estival d'Annecy, Festival Tarascon-Latino, Les Concerts de Vollore, Festival du Relec, "Ma ville est Tango" de Menton, Festival "Fortune de Lutherie" de Mirecourt, Festi'val Sud "Arts de la voix", Festival International de Tango de Paris-Saint Mandé, au Petit Journal Montparnasse à Paris, à l'Hôtel du Nord à Paris, Opéra de Saint- Etienne, Opéra de Nancy, Théâtre Impérial de Compiègne, A l'étranger Tanguísimo s'est produit au Festival International de Tango "Podewill" de Berlin, Festival Herrenhausen de Hanovre dans le cadre de l’Exposition Universelle 2000 en Allemagne, en Suisse, Italie, Bulgarie, Grèce...
Conception artistique, José Luis
Barreto et Ludovic Michel /
Chorégraphie, Alejandra Hobert y Adrian Veredice /
direction musicale, Ludovic Michel
José Luis Barreto, chant /
AlejandraHobert, Adrian Veredice, danseurs /
Eduardo Garcia, bandonéon / Svetlin Roussev, violon /
Ludovic Michel,alto, guitare Luc Michel, piano /
Romain Lécuyer, contrebasse
Jose Luis Barreto est déja venu à Labeaume en 2002
Cette soirée là mon vieux, elle est terrible…
Le lendemain, démonstration en direct de l'influence croisée de la pop et de la chanson sur l'opéra ! Ou comment six chanteurs venus des sérails baroques et classiques, s'accompagnant délicatement de piano et guitares, tissent une toile sonore qui s'adapte à tous les répertoires. Et notamment à celui des "sixties". Car Classixties est une truculente relecture des tubes "yéyé" !
Ce spectacle mélange tout : Daniela version Bach, Biche, oh ma biche façon médiévale ou Paris s'éveille à la mode troubadour. Indigo ose tout et est particulièrement à son aise dans cette version haut de gamme des grands tubes d'alors, revisités à la sauce Bizet ou Mozart… Drôle, swinguant, étonnant, folâtrant avec une savante désinvolture dans un univers vocal sans frontières, le spectacle d'Indigo se déguste avec gourmandise !
Le groupe vocal Indigo est né en 1987 de l'influence croisée de la pop et de la chanson sur l'opéra : six chanteurs venus des sérails baroques et classiques (chapelle royale, Arts florissants, Opéra de Paris), s'accompagnent délicatement de piano et guitare et tissent une toile sonore qui s'adapte à tous les répertoires. Depuis, ce sextet accumule disques et spectacles mêlant performances vocales et pastiches délirants.
On retrouve dans Classixties tous les courants qui ont façonné ces six agités du vocal, au début de leur existence : la musique classique où ils ont fait leurs premiers pas d'enfants et les mélodies des années soixante ; les chansons à texte, la nouvelle vague anglo-saxonne et les yé-yé français qui sévissaient à cette époque. Tout ceci serait tragiquement " années twist ", si le rêve ne s'en mêlait, brouillant les cartes, en habillant ces bluettes d'antan d'atours classiques et baroques, en glissant des saynètes mimées absurdes parmi des fous rires d'adolescents de théâtre. Les six chanteurs transcrivent aussi, avec leurs sensibilités musicales d'aujourd'hui, les évènements politiques et sociaux majeurs qui ont rythmé cette période ou illustrent en chansons les personnalités marquantes, en interprétant leurs créations à la croisée de l'ethnique, du jazz et du classique.
Classixties, par ce traitement musical original, est un spectacle étonnant, qui ravira bien plus que les seuls inconditionnels de l'époque : le glissement onirique permanent entraînera le public bien loin des sentiers piétinés de la reprise convenue. " ……..les Surfs dans une oreille , Bach sous les doigts , ou sur les lèvres Mozart , nous avons émergé de la décennie soixante avec l'heureuse inconscience d'enfants encore dans les limbes de la " Classique " enseignée par le maître , et de morceaux plus légers parlant d'amours nouvelles et de corps qui exultent - refrains écoutés en catimini par des cousines timidement post pubères - Nous fredonnions alors sagement " la plus belle pour aller danser " et " une petite Musique de Nuit " dans un naturel confondant. Depuis , on a compris certaines choses , mais pas totalement , car le souvenir est souvent menteur et mélange tout : en effet , nous laissons vivre sur scène des créatures hybrides , des " Portes du pénitencier " moscovites avec choeurs orthodoxes , de chimériques " Annie aime les sucettes " mozartiennes et mutines , ou des " Pour une amourette " renouant avec l'âge d'or espagnol de la guitare !…
Aveuglés par un panthéon musical abondamment repris, pas toujours avec bonheur d'ailleurs, on oublie souvent que ces golden Sixties ont eu leur lot d'évènements majeurs. Sous leur pression, la valse de Chostakovitch se transforme pour nous en samba festive afin de célébrer un certain mois de Mai, la Moldau fait une embardée à l'Ouest sous des accents noirs américains et l'Afrique du Sud, secouant l'apartheid, redonne à la Reine de la Nuit une jeunesse d'ébène ; Marylin ondule sous les chansons jazzy de Carmen et Chopin accompagne mélancoliquement les premiers pas de l'Homme sur la Lune…
Évidemment, tout cela n'est pas rigoureusement exact, mais la mémoire de nos six ans se délecte de ces mariages d'ahuris : écoutez les Teppaz du souvenir habiller l'Opéra de minijupes vocales, ou tailler un costard vivaldien aux refrains sucrés des idoles des jeunes, voyez ces Monsieur Hulot en robes du soir donnant la réplique à des Francis Blanche du lyrique ! Venez, donnez nous votre oreille pour un soir dans ce zoo musical étrange, ce bestiaire brillant et métissé où nous débusquerons ensemble avec émotion, au détour des vallées naïves de l'époque, la bestiole à musique que vous n'auriez jamais imaginé… "
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