Nuit Grand Siècle avec Stradivaria

Stradivaria : trois violons et une basse continue assurée par un violoncelle, un orgue et un clavecin.

Qui s’attendait à ce son un peu vieillot, un tantinet nasillard, des baroqueux d’antan a dû être surpris : Stradivaria c’est un son ample, fruité, souple et brillant à la fois. Le son grand siècle, pour tout dire!

Un son au service des rares œuvres pour trois violons écrites au 17^ème siècle. Il faut en effet remercier les violonistes Daniel Cuiller, créateur de l’ensemble Stradivaria, Anne Chevallereau et Emmanuel Schricke, la violoncelliste Ulrick Brut et le claveciniste et organiste Dominique Ferran de nous avoir proposé ce programme de découverte.

En dehors des retrouvailles avec le célèbre canon de Pachelbel et la superbe gigue qui l’accompagne, nous étions en effet en terre inconnue ce vendredi 10 juillet dans l’église de Labeaume.

Mentions particulières pour les suites de danses de l’alsacien Johann Ernst Rieck et ses alertes gavottes et pour la sonate en écho de Biaggio Marini.

Belle nuit baroque. Jean Férole.

Canon de Pachelbel pour terminer une magnifique soirée pour 3 violons dans les cours d'Europe.



Je trouve une analogie flagrante entre Pachelbel et Purcell. Qui a donc inspiré l'autre ?



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Stradivaria
A tre violini : sonates pour trois violons dans les cours d’Europe

Vers le début du XVIIème siècle le style musical en Europe subit une remarquable transformation. Dominée auparavant par la polyphonie, la musique adopta un nouveau mode de notation, séparant les dessus de la partie de basse ; mélodie et harmonie devenant indépendantes et entraînant ainsi une libération des modes d’expression. Les instruments suivirent rapidement la même évolution et le violon, grâce à la recherche des luthiers, parvint en quelques décennies à obtenir sa forme et ses cotes définitives.

Les compositeurs, eux-mêmes violonistes, élargirent les limites techniques de l’instrument et développèrent une forme de virtuosité de l’archet suivie très tôt d’un enrichissement de la technique de la main gauche. Les oeuvres choisies illustrent les milieux et les influences musicales diverses de ce monde européen naissant. Aussi variées au niveau du style que de
leur origine géographique, ces pièces présentent cependant un cas d’espèce assez limité dans le temps puisque très vite, dès le début du 18è siècle, on cessera d’écrire pour trois violons, privilégiant progressivement l’écriture à quatre parties égales.

Sonates, Ballets, Chaconnes, Fantaisie, Sinfonia et Canon illustrent toute la richesse d’invention de la musique instrumentale d’alors. L’affirmation de la tonalité, l’imitation, l’écho, la variation, le contrepoint… et les nombreuses possibilités de diminution et d’ornementation ont été en
outre notre principale source d’inspiration.

Lorsqu’en 1987 Daniel Cuiller, animé du désir de renouer avec la musique des grands compositeurs de l'époque baroque -Purcell, Lulli, Rameau, Bach- fonde l’ensemble Stradivaria, il est loin de se douter du formidable succès qu’il connaîtra et de la réputation de premier plan qu’il défendra au niveau international. Cette formation dont la composition varie en fonction du répertoire, réunit des membres toujours choisis en raison de leur spécialisation, de leur engagement dans la recherche musicale, et de la grande qualité de l’instrument dont ils jouent.

A cette triple exigence de Daniel Cuiller répondent des musiciens qui connaissent le type d’écoute qui est la sienne, sa manière d'aborder la musique, le son qu’il attend d’eux.
Ce travail en profondeur de chacun des interprètes fait que l’on parle maintenant du «son Stradivaria », ce son riche, brillant, vivant, emprunt de tendresse et de poésie que l'on reconnaît immédiatement Un son en quelque sorte retrouvé, au service de la musique baroque, que les
interprétations des décennies précédentes avaient alourdi, épaissi, influencées par les critères musicaux du romantisme et du 19ème siècle.

Stradivaria, c’est d'abord un répertoire pour cordes, qui s’étend de la sonate depuis les années 1630 aux concertos de l’école vénitienne du 18ème siècle. Avec le baroque comme référence stylistique, son domaine de prédilection, l’ensemble n’hésite cependant pas pour certains projets
à étendre son répertoire à la musique classique ou romantique. A l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance de W.A. Mozart, Stradivaria s’est associé au choeur Arsys Bourgogne, dirigé par Pierre Cao.
Cette coproduction autour du Requiem de Mozart a été présentée, notamment, aux publics des Festivals d’Uzès, de Lessay, de Vézelay, de Pontoise et d’Ambronay.