Un film au Théâtre de Verdure
Bonne nouvelle : il n'est pas nécessaire d'être amateur d'opéra pour apprécier Tosca. Ce mercredi soir, au Théâtre de verdure, un grand écran au pied des falaises, asseyez-vous et laissez-vous portez par les voix d’Angela Georghiu et Roberto Alagna. Ce film de Benoît Jacquot est une incontestable réussite dans le difficile exercice du film d'opéra.
Tosca, film de Benoît Jacquot
Bergman, Losey, Comencini, Rosi, Julawski, Zeffirelli, Fréderic Mittérand, la liste est longue des cinéastes qui, ces 30 dernières années, se sont risqués au film d’opéra. Mais aucun comme Benoît Jacquot n’avait réussi la synthèse entre la nécessité de présenter l’intrigue et le désir de mettre la spectateur au coeur de la création artistique. Avec lui, on est tout à lafois musicien d’orchestre et choriste, Tosca ou Cavaradossi, Angela Gheorgiu ou Robert Alagna.
On aurait presque envie d’attendre Ruggiero Raimondi à la sortie des artistes pour lui faire un sort, tant il rend odieux le rôle de l’ignoble Scarpia !
Histoire
Rome, 1800. Floria Tosca, chanteuse napolitaine, est la maîtresse du peintre Mario Cavaradossi. Elle se heurte au baron Scarpia, chef de la police pontificale, qui tente de la séduire. Ce dernier soupçonne son amant d'avoir aidé un révolutionnaire évadé du château de St Ange, Angelotti. Scarpia provoque la jalousie maladive de Tosca à l'égard de la marquise Attavani dont Mario fait le portrait. Les hommes de Scarpia réussissent à arrêter Cavaradossi qu'ils torturent quasiment sous les yeux de Tosca. Elle obtient finalement la grâce de son amant en révélant lacachette d'Angelotti.
Distribution
Angela Gheorghiu, Roberto Alagna, Ruggerro Raimondi.Secret de tournage
Non content de mêler alternativement trois matériaux filmiques : "un documentaire sur un opéra en train d'être interprété et enregistré [en studio à Londres], une sorte de document sur les lieux de la Tosca à Rome et la mise en scène de l'opéra en costumes", pour citer Benoît Jacquot, et donc de jongler entre trois lieux différents, Tosca a nécessité des efforts particuliers quant aux décors.Le choix délibéré du réalisateur de tourner la narration costumée en studio et non dans les décors réels -bien que ceux-ci soient montrés par ailleurs- obligea à se tourner vers le plus grand plateau d'Europe, les lieux étant quasiment reproduits en grandeur nature. Benoît Jacquot explique cette décision : "Je voulais abstraire [les décors] pour ensuite les confronter avec la vision des vrais lieux. C'est une sorte de paradoxe. Le tournage en décors naturels ouvre sur un registre imaginaire : cette réalité est comme hallucinée. Et le décor en studio a un statut réaliste [...]".
En savoir plus : Interview de Benoît Jacquot
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1 commentaire:
Prises de vues et lumières superbes.
Dommage pour les voix, son un peu trop fort.
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